Les origines connues du peuplement remontent au Paléolithique ancien.
Une histoire riche et mouvementée
Terra-Amata (la Terre Folle) conserve l'un des plus vieux foyers aménagés dans le monde, sur une plage abritée, exposée au sud, des chasseurs nomades établissaient, il y a 420 à 380 000 ans, des cabanes reconstruites
chaque année. Le niveau de la mer était alors bien plus haut qu'aujourd'hui et le Paillon y débouchait par un véritable estuaire. Dans la Grotte du Lazaret (tirant son nom d'un hôpital de quarantaine des XVIIe-XVIIIe siècles voisin), d'autres nomades installèrent, il y a environ 150 000 ans une construction à plusieurs espaces, faite de peaux tendues sur un bâti de branches et fixées au sol par des rangées de pierres sèches. La grotte était protégée du vent du large par un muret qui coupait son ouverture.
A l'époque protohistorique (1er millénaire av. J.-C.), les Ligures occupent deux sites : l'un sur la colline du "Bois Sacré" dominant la vallée du Paillon (à Cimiez), l'autre sur le rocher qui avance dans la mer près de l'embouchure du Paillon, la rivière locale. Ils constitueront les pivots du développement urbain. Ces castellaras occupés par des tribus des Védiantes, sont des villages sommaires groupant des cabanes protégées par un ou plusieurs murs de pierres sèches.
Dès le VIe siècle av. J.-C. les Massaliotes, Phocéens qui, vers 600 av. J.-C. ont fondé Massalia (Marseille), établissent un comptoir commercial qu'ils baptisent Nikaïa en hellénisant le toponyme ligure pré-existant.
Celui-ci, "Nis", évoque une fontaine, un endroit humide; or on verra qu'au pied du rocher qui domine la mer jaillit une source qui sera utilisée par les marins jusqu'au XVIIIe siècle. Commerçants dépourvus d'ambitions colonisatrices, ils se trouvent en butte, au cours du IIe siècle av. J.-C., à la piraterie des tribus ligures dans la région de l'actuelle San Remo (les Ingauni) comme entre Var et Tanneron (Oxybiens et Déciates). Ils demandent aux Romains, auxquels des accords les lient depuis le Ve siècle av. J.-C., un soutien militaire.
C'est le début de la conquête romaine de la Provence avec les campagnes de Quintus Optimus en 154 av. J.-C. entre Nice et la Siagne, de Fulvius Flavius en 125 av. J.-C. dans la vallée de la Durance, de Sextius Calvinus en 124/122 av. J.-C. à Entremont. Les Romains établissent un camp militaire au pied de la colline du Bois Sacré de Cimiez, où débouche la voie venant d'Italie. La Paix Romaine établie, Cemenelum, devenue capitale de la province des "Alpes Maritimes", se transforme en une ville qui atteint son apogée au cours du IIIe siècle ap. J.-C. avec environ 20 000 habitants. Trois ensembles de thermes, des arènes, des quartiers de boutiques, témoignent aujourd'hui de cette époque. Au début du IVe siècle, le comptoir de Nicaea, christianisé par les Grecs, devient le siège d'un évêché mentionné dès 314 au concile d'Arles. Suivant une légende qui n'apparaît qu'en 1583 le premier évêque de Nice aurait été saint Bassus martyrisé au IIIe siècle sous Dèce. Indépendamment, Cemenelum aura un évêque au Ve siècle.
L'un d'entre eux St-Valérien attesté entre 439 et 451 nous a laissé vingt homélies fameuses dans la littérature provençale paléochrétienne. Cette répartition religieuse aboutira à la fusion des deux sièges, effective avant la fin du Ve siècle. En 285 à l'avènement de Dioclétien, le transfert à Embrun de la capitale des Alpes Maritimes annonçait pour Cemenelum un déclin, déjà sensible au milieu du IVe siècle, qui est accompli au Ve. La désorganisation de l'Empire, le danger des invasions (Wisigoths, Burgondes qui, en 483, occupent toute la Provence), conduisent les habitants à se regrouper progressivement sur la colline littorale plus facile à défendre.
A la fin du Xe siècle apparaît là une petite cité protégée d'un rempart, dominée d'un castrum et qui a sa cathédrale, consacrée en 1049, mais achevée au début du XIIe siècle, un palais épiscopal, des églises, un hôpital, une canonica, etc.…
Au cours du XIIe siècle, l'agglomération s'étend vers le nord, occupe les pentes où se développent des faubourgs relevant de l'abbaye bénédictine de Saint-Pons et s'entoure d'une enceinte plus large. Au XIIIe, la ville s'étale en contrebas, le long du Paillon, où l'extension urbaine est guidée par l'implantation de couvents mendiants, ceux des Dominicains (1242-45) et des Franciscains (1250). Une enceinte est mise en chantier qui sera complétée au XIVe siècle. En 1340, avec 13500 habitants, Nice est la troisième ville de Provence (après Arles et Marseille); très prospère, elle a traversé le Paillon dont la rive droite est occupée par des faubourgs, dont le Borgo Novo, relié aux vieux quartiers par un "pont de pierre" mentionné en 1252. Le site actuel du Vieux-Nice est presque entièrement occupé. D'autres faubourgs commencent à s'étendre au nord et à l'ouest de la ville. Les pestes et les guerres de la fin du XIVe siècle vont ruiner la ville.
Les faubourgs disparaissent, la population tombe à 4 ou 5 000 habitants. Isolée à l'est de la Provence, poussée par les ambitions de la famille seigneuriale des Grimaldi de Beuil, la ville, en 1388, se donne au Comte de Savoie Amédée VII en même temps que les Alpes méridionales.
Dès lors, un nouveau destin se dessine pour Nice celui d'une place forte chargée de défendre les possessions savoyardes au sud et leur accès à la mer. Les ducs de Savoie résideront souvent à Nice qui retrouve, au milieu du XVe siècle, une prospérité fondée sur le commerce avec l'Italie et toute la Méditerranée orientale et le transit vers le Piémont.
Au début du XVIe siècle, les souverains savoyards entreprennent de transformer la colline en citadelle. Déjà, en 1543, les fortifications permettent au château de résister à un siège franco-turc dramatique. Les Français de François Ier alliés aux Turcs de Barberousse parviennent à prendre la ville basse qu'ils pillent.
Après cet épisode, de multiples chantiers militaires sont ouverts : citadelle de Nice, forts de Mont-Alban, Villefranche, Saint-Hospice, Eze, La Turbie. Et jusqu'à la fin du siècle la plupart des grands ingénieurs piémontais se succéderont sur les chantiers niçois. Citons le franciscain Pietro Antonio Boiero, Orazio Paciotto qui construisit les citadelles de Turin et d'Anvers et surtout Domenico Ponsello qui dressa les plans du fort de Mont Alban et dirigea l'essentiel des travaux de la citadelle St Elme de Villefranche. Une nouvelle enceinte, plus large, entoure la ville.
Ainsi, et en dépit de projet ambitieux pour étendre la ville, le XVIIe siècle verra une interruption de l'expansion urbaine de Nice qui, prisonnière de ses remparts, procédera à une rénovation monumentale complète : églises et palais baroques, places et voies nouvelles. La ville connaît alors une inflation d'établissements religieux, certains avant la fin du siècle devant s'installer hors les murs - comme les augustins-déchaux à la Bourgade et les carmes-déchaux à Laghet. En 1718, plus de 4 % de la population est religieuse dans une ville qui compte 14.608 habitants.
Cette impossibilité de "construire sans détruire" conduit une partie de la population agricole à se fixer dans les collines. Des hameaux se développent autour de vieilles chapelles. Ils deviendront de véritables villages satellites aux noms de saints qui désignent les quartiers de la ville contemporaine. Ce sont St Barthélémy, St Pierre-de-Feric, St Antoine-Ginestière, St Pancrace, St Joseph de Feron, St Isidore… Les guerres de la Ligue d'Augsbourg, puis de la Succession d'Espagne vont bouleverser la destinée de Nice.
Le 4 avril 1691, ravagé par deux explosions, le Château doit se rendre à Nicolas de Catinat. Les Français occupent Nice et le Comté pendant 5 ans. Le 29 août 1696, ils sont rendus à la Savoie. Mais, en avril 1705, une nouvelle invasion aboutit à la prise de la ville le 14 novembre, et le siège du château commence; il ne se rendra totalement ruiné que le 4 janvier 1706 après 51 jours d'une résistance héroïque. Du 13 février au 25 juillet 1706, les Français procèdent au "rasement du château et du corps de la place de Nice". L'enceinte, la citadelle et ses annexes disparaissent, de même que le fort Saint-Hospice, sur le Cap Ferrat.
Rendue à la Savoie par le Traité d'Utrecht en 1713, Nice, qui a perdu toute fonction militaire, se cherche des activités commerciales. Son extension reprend avec le quartier moderne de "Villeneuve". C'est l'époque des grandes réalisations : le cours bordé de terrasses-promenades en bord de mer, port creusé à l'est entre 1749 et 1780, monuments réalisés par de grands architectes piémontais (Pietro Bonvicini, Antonio Vittone, baron de Tavigliano…) et niçois (Francesco Michaud, Antonio Spinelli). La grande réalisation du Siècle des Lumières est la Place Royale, imitée des places parisiennes et européennes, et sur laquelle ouvre la Porte Victoire.
Dès le milieu du XVIIIe siècle, une nouvelle vocation s'amorce pour Nice : le tourisme hivernal avec l'arrivée des Anglais d'abord, puis d'aristocrates européens de plus en plus nombreux. A partir de 1755, on y voit Lady Fitzgerald, puis les ducs d'York et de Gloucester, Lord et Lady Cavendish, le prince de Brunswick, les duchesses de Penthièvre et de Bourbon-Condé, l'archiduc de Milan Ferdinand.
En 1787, 115 familles étrangères séjournent à Nice, où un casino, un théâtre, une feuille : la "Gazette de Nice", paraissant tous les mardis et vendredis, sont créés à leur intention. Ils s'installent dans la proche campagne, au quartier de la Buffa, qui devient le "Newborough", francisé en "Nieubourg".
L'annexion à la France, entre 1792 et 1814, arrête cette expansion : il ne s'agit plus que d'améliorations de détail.
Revenue à la Maison de Savoie en 1814, la ville dépasse 23 000 habitants et atteint 25 000 en 1820. C'est un moment historique de son histoire urbaine : la population des faubourgs au-delà du Paillon, avec plus de 15 000 habitants, dépasse celle de la ville elle-même. En 1832 un plan régulateur est établi pour normaliser son développement; c'est le fameux "Consiglio d'Ornato". Cependant seuls les terrains de la rive droite de la rivière et du quartier de la Buffa s'urbanisent. L'annexion du Comté de Nice à la France relance en 1860 l'extension de la ville qui se fait alors vers le nord en direction de la nouvelle gare, le chemin de fer ayant atteint Nice en 1864.
La colline de Cimiez devient le domaine des grands hôtels, palaces luxueux aux noms de rêve qui seront repris par toutes les stations de la Riviera de Cannes à San Remo : le légendaire Excelcior- Regina (1895-98 de S.M. Biasini), le très oriental Alhambra (1901), le Winter-Palace (1900 de Charles Dalmas), l'Hermitage (1910), le Riviera-Palace (1899 auquel S.M. Biasini avait donné de hautes toitures remplacées par une terrasse en 1950), le Majestic (1908) etc.….
Entre 1880 et 1914, avec la Belle-Epoque, se crée un ensemble architectural d'une extraordinaire richesse.
Aussi bien dans le domaine des édifices publics (Gare du Sud, 1892 ; Poste Wilson, 1888 et surtout le mythique Casino de la Jetée-Promenade dont une première version est détruite par le feu le jour de son inauguration le 4 avril 1883 et dont la seconde mouture due à l'architecte Meyer est inaugurée le 10 janvier 1891), que dans celui des grands immeubles "néo-baroques" (Palais Lamartine, 1880) ou composites (Palais Meyerbeer, 1908, Palais Baréty, 1898 architecte Lucien Barbet qui oppose des façades austères à bossages mais avec de hauts balcons soutenus par des têtes de bœufs, à une façade sur jardins égayés de bow-windows à armatures métalliques citons encore la suite d'immeubles qu'édifie de 1913 à 1935 l'architecte Trelle rue de Châteauneuf et qu'on restaure depuis 1992).
Dernière édition par Dolu50 le Mer 18 Juin - 16:32, édité 1 fois
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