Brest vient , semble-t-il, du mot celtique « bre » (hauteur), ou d'après Pol de Courcy, de "Bec-Rest" (le bout du bois).
Brest est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Ploubavas (ou Ploueavas, aujourd'hui Guipavas). Dès le IIIème siècle, le territoire de Brest, est occupé par une forteresse (castellum gallo-romain). Au IVème siècle, règne à Brest le roi Bristokus. Il est vraisemblable que Brest conserve sa garnison romaine jusqu'au début du Vème siècle. Au VIème siècle, la princesse Azénor, fille du prince de Léon, est enfermée au château de Brest. En l'an 792, Mélard, après le meurtre de son frère, s'enferme dans le château de Brest afin de se soustraire aux poursuites de son oncle paternel Rivod. Le roi Salomon aurait été tué près de Brest (le 25ème jour de juin 874, d'après Albert Le Grand), en un lieu nommé en breton "Merzer-Salaun" (martyre de Salomon), aujourd'hui La Martyre, près de Landerneau. Afin de s'opposer aux desseins du roi Richard d'Angleterre, qui veut se défaire du jeune duc, les vicomtes de Léon, Guiomarc'h et Hervé, cachent Arthur de Bretagne au château de Brest, en 1196. Les comtes de Léon possédaient de temps immémorial le château de Brest. Les comtes de Léon fondent en 1065 une église Notre-Dame, paroisse unique de Brest jusqu'en 1549 et qui dépend alors de l'ancien évêché de Léon.
Cette forteresse est achetée, en 1239 ou 1240, par le duc de Bretagne Jean 1er le Roux au vicomte de Léon, Hervé IV de Léon, le Dissipateur et qui était criblé de dettes. La bourgade qui s'étend au pied du Château, est enclose de murs vers 1341. Cette première enceinte ne comprend, jusqu'en 1647, que les rues Charronnière, haute des Septs-Saints et Neuve des Sept-Saints. En 1341, le château de Brest, défendu pour Charles de Blois par Garnier de Clisson, est assiégé par Montfort qui s'en empare. Occupée par les Anglais en 1342, la forteresse de Brest, est la seule place bretonne à n'être pas évacuée en 1381. Charles de Blois, fait prisonnier, en 1347, à la suite de la bataille de la Roche-Derrien, est enfermé au château de Brest avant son transfert en Angleterre. En 1372, les Anglais sont maîtres du château qu'ils avaient reçu en dépôt de Jean IV, duc de Bretagne. Du Guesclin, pour le roi de France, en tente inutilement le siège. En 1382, secondé par le vicomte de Rohan, les sires de Laval et de Beaumanoir, puis en 1386, par Ollivier de Clisson à la tête de 10 000 hommes, le duc de Bretagne tente en vain l'assaut du château de Brest. Ce n'est qu'en 1397, que le roi Richard II fait évacuer le château de Brest par ses troupes. La ville de Brest avait été occupée par les Anglais pendant presque toute la seconde moitié du XIVème siècle. La reconstruction de Brest débute vers 1400, sous Jean V, par un donjon avec tour-résidence. En 1532, la Bretagne est réunie à la France et Brest devient définitivement française.
Brest et son château vers 1636
A partir du XVIème siècle, la ville de Brest devient une citadelle à vocation purement militaire : Philibert De l'Orme (inspecteur des fortifications de Bretagne jusqu'en 1554), Pietro Fredance (ingénieur italien) et Vauban y travaillent.
Durant les guerres de la Ligue, Brest gouverné par René de Rieux, marquis de Sourdéac, reste fidèle à Henri IV. Ce dernier octroie aux brestois, en 1593, le droit de bourgeoisie.
En tant que ville, Brest ne naît qu’au XVIIème siècle, sous l’impulsion de Richelieu et Colbert qui décide d’y implanter un arsenal de marine (à Penfeld). En effet, en 1631, Richelieu fait élever les premiers magasins de l'arsenal, complété 50 ans plus tard sous Louis XIV qui, par ordonnance de 1681, réunit le bourg de Recouvrance à la ville de Brest. Vers 1647, Charles du Cambout, marquis de Coislin, gouverneur de Brest, fait construire un nouveau rempart partant du quai de la Rive (aujourd'hui quai Tourville), pour aboutir à la rue Saint-Yves. Enfin, en 1681, l'ingénieur de Sainte-Colombe, édifie, sur les plans de Vauban, l'enceinte bastionnée qui allait remplacer celle de 1647. Les fortifications de Brest et de Recouvrance se terminent en 1689 (à l'exception des parapets des remparts qui sont édifiés en 1755 pour Recouvrance, et en 1800 pour Brest).
En 1685, les Jésuites sont appelés à Brest, par lettres-patentes de Louis XIV, pour y établir un séminaire chargé de fournir des aumôniers aux vaisseaux du Roi. Le séminaire de Brest, bâti aux frais de l'Etat, est élevé en 1686.
En 1858, Napoléon III et l'Impératrice Eugénie, visitent Brest et son arsenal. Le 35 avril 1865, Brest est relié au reste de la France par les voies ferrées. Le président de la République, le maréchal de Mac-Mahon, est reçu à Brest le 20 août 1874.
Sur la rive droite de la Penfeld, existait dès le XIVème siècle, le village de Sainte-Catherine, érigé autour d'un hospice et d'une chapelle dédiée à sainte Catherine d'Alexandrie. La motte seigneuriale, sur laquelle se dressait la bastille de Quilbignon ou de la Motte-Tanguy dominait ce village. En 1346, un seigneur du Chastel, fonde à l'emplacement de la chapelle Sainte-Catherine, une chapelle dédiée à Notre-Dame de Recouvrance. Le bourg de Sainte-Catherine prend alors aussi le nom de Recouvrance. L'ordonnance royale de 1681, va réunir les deux quartiers de la ville. Le droit de passage entre Brest et Recouvrance était possédé bien avant le XVème siècle par les seigneurs du Chastel. Leurs descendants le vendirent en 1687 à Claude Olivier, conseiller du Roi et docteur-médecin pour la Marine à Brest (30 à 32 personnes se noient le 18 avril 1689).
Une loi du 2 mai 1861, annexe à la ville de Brest une superficie de terrain d'environ 172 hectares. C'est sur ce territoire annexé que se trouvent la place de la Liberté, les cimetières de Brest et de Kerfautras, les gares, l'église Saint-Martin et le Port de Commerce. Brest n'avait que deux paroisses jusqu'en 1857. Depuis 1945, le territoire de Brest englobe 15 paroisses et les communes de Lambézellec, Saint-Marc et Saint-Pierre-Quilbignon. Jusqu'au XVIIème siècle, sur la rive droite de la Penfeld, c'était Saint-Pierre-Quilbignon, dont Recouvrance, humble village de pêcheurs était une annexe. Sur la rive gauche, c'était Lambézellec. La paroisse des Sept-Saints avait déjà été érigée sous Henri II, à l'ombre du château, noyau primitif de Brest, simple prieuré de l'abbaye de Saint-Mathieu, qui avait été jusque-là une trève de Lambézellec, de même que Saint-Marc, qui lui fut alors rattaché comme trève. La paroisse de Brest (les Sept-Saints) est, au XVIIème siècle, agrandie aux dépens de Lambézellec, jusqu'à la limite de l'enceinte fortifiée. En compensation, la trève de Saint-Marc est, en 1681, rétrocédée à Lambézellec. A la même date, Recouvrance, comprise aussi dans les fortifications, est annexée à Brest : elle devient paroisse distincte en 1750. Entre temps, le 29 octobre 1702, le culte paroissial avait été transféré des Sept-Saints à Saint-Louis. A noter encore, au XVIIIème siècle, la construction de Notre-Dame du Mont-Carmel (1718) qui devient succursale de l'église Saint-Louis, mais ne sera érigée en paroisse qu'en 1857.
Vue générale du port de Brest au début du XIXème siècle (Garneray)
A gauche, Recouvrance, au milieu l'estuaire de la Penfeld, et à droite, Brest et son château.
En 1917, Brest devient port de débarquement des Américains à destination des tranchées de la Première Guerre mondiale.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les troupes allemandes entrent à Brest le 19 juin 1940. Ils y construisent alors une base sous-marine. Les premiers bombardements des Alliés sur la ville commencent en 1941 et dureront jusqu’à la libération de la ville le 18 septembre 1944 par les troupes américaines après un siège de quarante-trois jours, la bataille de Brest. Les dégâts sont immenses.
Pendant les combats de la Libération et le siège de Brest en 1944, tout l'intra-muros est rasé, le reste de l'agglomération est endommagé.
Le siège de Brest: S'est déroulé du 7 août 1944, quinze heures, heure à laquelle l'état de siège fut proclamé par les autorités occupantes, au 18 septembre 1944, quinze heures, heure à laquelle la reddition des Allemands fut officielle. L'annonce de l'état de siège fut faite par l'apposition vers midi trente d'affiches rouges, proclamant la loi martiale et par les voitures des pompiers qui parcoururent la ville à son de trompes. Quelques jours auparavant les affiches, émanant du commandant de la forteresse de Brest, avaient précisé les diverses catégories de personnels qui pouvaient (texte allemand) rester dans la ville. Il s'agissait en général du personnel nécessaire à la vie de la cité et en particulier des médecins. Ces décisions reçurent du côté français une interprétation très large, si bien qu'il restait au moment de l'état de siège près de vingt mille personnes dans l'agglomération brestoise.
Le bilan de ce siège est douloureux. Il l'eût été encore davantage, si aux ruines matérielles considérables, était venu s'ajouter un nombre bien plus grand de victimes. Quelques jours avant le siège, M. Eusen estimait à une trentaine de mille le nombre de ceux ayant un domicile permanent dans l'agglomération brestoise. Les menaces d'investissements réduisirent le nombre des présents à une vingtaine de mille le sept août.
Après l'exode massif et quelques évacuations fragmentaires, il resta dans Brest environ deux mille personnes: sept cents en ville, quelques unes à Saint-pierre (sept aux dires de M. Eusen) et à Saint-Marc, le reste à Lambézellec. Il y eut au bas mot, six cents morts, la catastrophe de l'abri Sadi-Carnot coûtant à elle seule trois cent quatre-vingts personnes et quatre cents blessés, dont près de trois cents grièvement. Le pourcentage des victimes, blessés et morts, dans la population restante, fut donc de 50%.
Lorsque l'on considére l'état de la ville, les disponibilités en abris, que les Allemands réquisitionnèrent largement au cours du siège pour leurs propres troupes, on frémit à la pensée du bilan des pertes, que l'on aurait eu à subir si l'évacuation même imparfaite n'avait pas eu lieu. Il est vrai aussi que les pertes réellement subies auraient été considérablement réduites, s'il n'était resté dans Brest trop de gens qui n'avaient rien à y faire. "Quant aux ruines matérielles, elles furent le fait des actions militaires, mais bien plus des destructions systématiques et des incendies volontaires allumés par les Allemands. Il y eut aussi le pillage allemand, mais pas exclusivement."
Septembre 1944 Un soldat américain du 38ème régiment d'infanterie traverse la rue Jean Jaurès en direction de la pharmacie. Aujourd'hui, en 2004, la même vue. Les immeubles ont été reconstruits, la pharmacie est toujours là. Seul manque l'arbre
Barbara, un poème de Jacques Prévert rappelle la dramatique destruction de Brest dans ces quelques vers :
(…)
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n’est plus pareil et tout est abîmé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n’est même plus l’orage
De fer d’acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l’eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n’est plus pareil et tout est abîmé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n’est même plus l’orage
De fer d’acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l’eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.
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